Soigner la biodiversité et renforcer la vitalité du jardin

Dans notre environnement malmené, nous assistons à une forte croissance du nombre d'espèces animales et végétales menacées de disparition. Nous proposons d’aider la nature dans notre jardin par quelques actes concrets simples. Ce soutien, favorable à l’épanouissement de la vie, sera en même temps tout à notre bénéfice. Travailler sur l’équilibre naturel permet de limiter les interventions radicales (pesticides, insecticides, herbicides…) ; prioritairement :

- Planter des essences locales, adaptées au climat et au sol.
- Travailler le sol en respectant les horizons : éviter le retournement en profondeur (le minéral doit rester en bas, l’organique (plus foncé) en surface.
- Pratiquer des cultures associées, aérées (plus les plants sont serrés, plus on risque des maladies cryptogamiques) et respecter les rotations entre les cultures (légumes fruit-feuille-racine).
- Enrichir le sol avec des phytostimulants (purins), de l’engrais vert (moutarde, phacélie, seigle…), du mulch…
- Favoriser l’installation de prédateurs naturels : haies, zones de friche, mélanges de fleurs sauvages, nichoirs, abris, mare…
- En cas de traitement nécessaire, utiliser des armes naturelles (décoction, soufre, cuivre…).

Au potager et au verger, nous sommes envahis par des colonies de pucerons, de chenilles, de cochenilles, d’acariens, de mouches blanches… Plutôt que de lutter avec des pesticides qui nuisent à notre santé et à l’environnement (en effet, ils ne sont pas sélectifs, ils se dégradent lentement et font des dégâts sur les fleurs) et qui ont tendance à devenir inefficaces à cause de l’adaptation progressive des espèces que l’on veut anéantir, on a tout intérêt à favoriser la présence de prédateurs naturels.
Ici, on vise les insectes, pour ce faire, on peut les attirer en plaçant des nichoirs adaptés, posés à des places stratégiques mais aussi en parsemant le site de plantes hôtes, lieu de nourriture et de reproduction des insectes adultes désirés.
Une série d’insectes sont entomophages (se nourrissent d’autres insectes), par exemple les coccinelles, les chrysopes, les ichneumons et les syrphes, tous spécialistes des pucerons…et bon nombre ont besoin d’un complément alimentaire de pollen et de nectar, certains polleniseront utilement les fruitiers. Un potager fleuri sera plus joli et cette solution est moins coûteuse que l’investissement en traitement chimique ou en achat de colonies d’insectes sur le marché.

Certaines familles botaniques sont plus intéressantes que d’autres :

Les composées (aster,souci,camomille,pissenlit,marguerite) pour les syrphes

Les ombellifères (persil, cerfeuil, aneth, berce, angélique, carotte, podagraire) pour les coccinelles, chrysopes, punaises parasites et guêpes parasites (elles nichent volontiers dans la moelle des tiges, les pucerons qu’elles parasitent avec leurs œufs deviennent arrondis et sombres)

Les légumineuses, très riches en pollen et nectar (luzerne), pour les syrphes

Les labiées (mélisse, sauge, thym), les capucines…

Moutarde pour les syrphes et les guêpes apanteles qui parasitent les chenilles des pierides

Phacélie très riche en pollen et nectar jusqu’à 75% de parasitisme des cochenilles et aussi pour les syrphes et les apanteles

Il est bon également de favoriser les plantes à moelle, tels le sureau, la ronce, le framboisier et de laisser leurs tailles sur le sol pour les nicheurs.

Quelle est l’utilité de les mélanger avec les légumes (voir aussi « rôle des mauvaises herbes ») ?

- l’association est parfois bénéfique avec les légumes pour leur croissance et leur vitalité ;

- leur odeur gêne la recherche de plantes hôtes, par exemple pour la mouche de la carotte ou la teigne du poireau ;

- elles conservent l’humidité au sol, favorisent la pédofaune, source de nourriture pour les ennemis des nuisibles.

Les fleurs annuelles seront mieux parmi les légumes, comme le souci, le sarrasin, l’aneth, la coriandre, la bourrache…

Les fleurs vivaces seront mieux en bordure sinon elles envahissent le potager, elles ont une action sur plusieurs dizaines de mètres.

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